Dans les rues, “Merci Simone” s’affiche, “parce qu’on doit tous beaucoup” à Simone Veil

Test Acount Lundi 02 Juillet 2018-21:01:04 Presse
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Dans les rues des grandes villes, et surtout à Paris, les portraits de Simone Veil, qui entre au Panthéon dimanche, s’affichent depuis des mois sur les murs. Sur WhatsApp, leur groupe s’appelle «Opération Simone». A 23 heures tapantes, en ce vendredi soir, les trois membres qui le composent se retrouvent dans une ruelle du 13e arrondissement de Paris. L’escouade se salue par une bise sonore, puis une râlerie immédiate : « On avait dit discret pour la tenue », rappelle Laura à l’une de ses comparses, dans une robe rouge brique à motif perroquets. Mathilde, 26 ans, hausse les épaules : « Au moins si on se fait arrêter, j’aurai la classe au commissariat ».

Le risque est pour le moins faible, mais les trois jeunes femmes rient quand même de se sentir les jambes « un peu flageolantes », au moment de tirer du sac à dos les objets du forfait. Huit tubes de papier, une brosse à chaussures empruntée à la grand-mère de Marie, et un mélange visqueux d’eau et de farine, transporté dans une bouteille en plastique sans étiquette. « Allez, force et féminisme », lance Laura avant d’enduire la brosse de cette colle improvisée.

La première affiche est déroulée, et le visage de Simone Veil, couleur zinzolin sur un fond jaune poussin, contemple soudain les noctambules du quartier. Sous les traits familiers et sereins, deux mots : « Merci Simone». «Bon, celle-là, on ne l’a pas trop loupée», se félicitent les trois jeunes femmes.

C’est que les complices n’en sont pas à leur premier coup. Déjà avant le 8 mars, qui marque la Journée des droits des femmes, les trois amies avaient mené plusieurs commandos nocturnes. « Le week-end dernier, je suis rentrée à Nantes dans ma famille, et j’ai embarqué mon petit frère qui était ravi de l’aventure », raconte Mathilde, qui travaille dans le marketing pour une grosse entreprise de cosmétiques.

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